PORTRAITS CROISÉS : ANGÉLIQUE X CLOTHILDE, NOS ARBITRES BRETONNES DE RETOUR DE BERCY
Angélique CROIZÉ et Clothilde FLEURY, arbitres sur le territoire breton, ont sifflé en binôme le match de Coupe de France Départementale opposant Pagny sur Moselle à l’Etoile Parisienne le samedi 20 avril à Bercy. Fièrement représentée, la Ligue de Bretagne de Handball a souhaité vous faire découvrir ce binôme d’arbitres féminin par un portrait croisé auquel Angélique et Clothilde n’ont pas hésité à jouer le jeu.
Pouvez-vous vous présenter ?
Clothilde : Clothilde Fleury, 28 ans, ancienne arbitre dans la région Toulousaine et arrivée dans la région Bretonne depuis octobre 2022. J’arbitre au grade T1N et je suis licenciée au club du HPVannes.
Angélique : Angélique Croisé, 28 ans, je suis arbitre au grade T1N depuis cette saison et je suis licenciée au club de Ploërmel HB.
Quel est votre parcours dans le handball ?
Clothilde : J’ai commencé le handball à l’âge de 11 ans à l’UNSS puis je me suis inscrite à un club à l’âge de 15ans. J’ai évolué en tant que joueuse jusqu’à l’année dernière. J’ai eu la chance de jouer jusqu’en N3 en région Toulousaine. À l’époque je me suis aussi investie en tant qu’entraîneur pour les équipes -11G, -15F et 18F. J’ai commencé tard l’arbitrage, j’avais 20 ans. Changeant de région, j’ai été mise en relation avec Angélique par le biais de son père et depuis nous arbitrons ensemble tous les week-ends
Angélique : J’ai commencé le handball à l’âge de 10 ans et j’ai joué de mes 10 ans jusqu’à mes 27 ans au niveau territorial. J’ai arbitré mon 1er match à l’âge de 11 ans, je suis devenue JAJ Club à l’âge de 14 ans, JAJ départementale à l’âge de 15 ans, JAJ régionale à l’âge de 18 ans.
J’ai continué à arbitrer ensuite au niveau régional jusqu’à mes 27 ans. Nous faisons actuellement l’opération T1N afin de devenir arbitre au niveau national. Nous arbitrons désormais de la N2F, N1F et N3M. Cela fait depuis bientôt deux ans que j’arbitre avec Clothilde.
Pourquoi avez-vous choisi l’arbitrage et comment y avez-vous accédé ?
Clothilde : Bonne question ! Je passais mes week-ends dans les gymnases. Je faisais souvent la table pour dépanner les équipes. Puis un jour il manquait un arbitre et je me suis proposée pour arbitrer un match jeune, je devais avoir 17ans. Je dépannais par-ci, par-là des matchs pour mon club à partir de ce moment-là.
Puis un jour une amie ainsi que coéquipière d’équipe qui arbitrait déjà, m’a demandé si cela m’intéresserait d’arbitrer avec elle des équipes séniors. Alors j’ai foncé sans réfléchir. C’est grâce à elle que j’ai découvert l’incroyable aventure qu’est l’arbitrage à l’âge de 20ans. On a évolué jusqu’au grade de T2. Par la suite l’arbitrage a pris plus de place dans mon cœur que d’être joueuse.
Aujourd’hui j’ai changé de binôme dû à mon changement de région mais j’ai eu une chance incroyable d’être tombée sur Angélique. On a la même vision de jeu et nous nous complétons bien sur le terrain. Pour la petite anecdote, je la surnomme “Ma Femme” le week-end tellement que nous passons du temps ensemble (rire).
Angélique : Mon père était lui-même arbitre et il m’a donné le virus de l’arbitrage. J’ai passé plusieurs formations et tests tout au long de mon parcours. Par exemple, cette année pour l’opération T1N, nous avions un test écrit (QCM avec un résultat minimum de 70%) et un test physique d’entrée (Luc léger avec pallier minimum de 8) pour pouvoir intégrer la filière. Nous avons également eu deux suivis vidéo notés.
Vous venez d’arbitrer la finale départementale de Coupe de France, samedi 24 avril à Bercy, comment avez-vous vécu cette expérience ?
Clothilde : Le jour de l’annonce fin février, j’étais en pause au travail quand j’ai vu le mail. J’avoue sur le moment j’ai cru à une blague et en le relisant deux trois fois, j’ai vraiment compris que le mail n’était pas un “joke”. J’ai crié de joie en faisant peur à quelques collègues qui étaient à côté de moi. J’ai attendu ce jour avec impatiente. La veille, j’ai commencé à stresser et j’ai peu dormi. En arrivant à Bercy, le stress est monté un peu plus mais j’avoue que je ne réalisais toujours pas que ça y est, j’étais à Bercy. Le dispositif mis en place pour cette journée de Coupe de France est impressionnant. Après, dès que j’ai sifflé le coup d’envoi, toute la pression est partie et je me suis focalisée sur mon match. Bercy n’a plus existé pendant 60 minutes. J’arbitrais un match comme un autre. Tout le monde n’a pas cette chance et c’est extraordinaire de nous avoir fait confiance au point d’arbitrer un match comme celui-ci. Cette événement restera l’un des plus beaux que j’ai pu vivre jusqu’à aujourd’hui.
Angélique : Tout d’abord lors de l’annonce, j’étais super contente mais également très surprise que nous ayons été choisies pour arbitrer un tel évènement. La veille et le jour même de l’évènement, j’avoue que j’étais assez stressée… Le dispositif mis en place pour ce jour est assez impressionnant, le décor également. Cependant, une fois que le match a commencé, le stress a commencé à partir et c’est devenu quasiment un match comme un autre. Le fait d’avoir un micro et de discuter tout au long du match avec Clothilde, les OTM et le délégué m’a permis d’occulter tout le reste et de me concentrer sur mon arbitrage.
Auriez-vous un conseil à donner aux futurs arbitres ?
Clothilde : Comme ma binôme, le mot qui me vient c’est de s’accrocher. On voit bien que depuis quelques années la relation entre arbitre et les autres acteurs de jeu ce sont éloignés. Mais c’est que sur certains matchs et pas tous heureusement. L’arbitrage fait partie intégrant du monde du handball. Il nous fait grandir et nous apprend beaucoup de nous-même. C’est une autre vision de jeu et on y prend vite goût. Après tout on fait ça avec passion.
Alors à toi futur arbitre, je te dis :” FONCE, tu verras le jeu en vaut la chandelle ! “
Angélique : Je leur conseille de s’accrocher car l’arbitrage n’est pas la partie la plus valorisée de notre sport surtout actuellement mais ça en vaut vraiment la peine. Plus on monte de niveau, plus le jeu est fluide et agréable à arbitrer.
Félicitations encore à Clothilde et Angélique qui œuvrent pour l’arbitrage en Bretagne et qui, par leur travail, représentent la Bretagne à l’échelle nationale.
©gibpictures pour refer’hand