Saint-Grégoire Rennes Métropole HB de retour en D2 féminine !

[Extrait du HBZH Le Mag]
Le 27 avril dernier, le « Kop de la Ricoq » laisse éclater sa joie et les joueuses du Saint-Grégoire Rennes Métropole HB peuvent célébrer avec leur public le retour en division 2 féminine. Elles viennent de battre l’US Palaiseau Handball et officialisent, bien avant la fin de saison, la montée en D2F. Elles ont réalisé un parcours quasi parfait… et ont tout simplement survolé le championnat.
Dès le début de la saison, Olivier Mantès (entraîneur) a fait le choix d’une grosse préparation physique, optant pour des rencontres amicales face à des clubs de deuxième division. L’équipe dirigeante constate alors que le groupe est « costaud » et qu’il peut avoir des ambitions dans ce championnat de Nationale 1 féminine.
Vincent Guyomard, Président du club, avoue avoir été rassuré assez vite en début de saison par les capacités du groupe. « Il était capital pour notre club de retrouver très très vite la deuxième division. Nous sommes structurés pour jouer à ce niveau et nous aurions rencontré des difficultés, notamment financières, si nous étions restés en Nationale 1. Les aléas du sport, avec les blessures par exemple, auraient bien sûr pu nous priver de la première place, mais c’est vrai que nous avons été rassurés dès le début de saison. Le travail collectif et physique nous a permis de gagner des rencontres avec une belle défense même lorsque nous n’étions pas au meilleur niveau. Il y a eu un accro à Chambray qui nous a montré nos lacunes mais nous avons ensuite réalisé une très belle saison. »
Si ce retour en deuxième division laisse présager de belles choses pour le handball féminin en Ille-et-Vilaine, il est le fruit d’un travail de titan depuis près de 20 ans de la part des dirigeants Rennais.
Rennes Métropole Handball a en effet été créé en 2001-2002 pour maintenir un niveau national féminin à Rennes salle André Fresnay. Le club fusionne avec Acigné en 2006. Un premier déménagement conduit les handballeuses à Rapatel. Mais en 2011, l’équipe n’est pas bien sportivement et les dirigeants décident de plaider leur cause devant le maire de Saint-Grégoire pour migrer vers la salle de la Ricoquais. Sans cet équipement, le club ne pouvait espérer grandir. L’accord de la municipalité donné, RMH devient logiquement le Saint-Grégoire Rennes Métropole HB en 2012.
Depuis quelques années, SGRM travaille avec le HBC Châteaubourg et l’OC Montauban chez les jeunes pour former l’Alliance Haute Bretagne. Cela permet aux jeunes joueuses d’évoluer en Championnat de France moins de 18 ans notamment. Cela permet aussi de mutualiser les cadres techniques. « Ce sont des clubs partenaires, et nous sommes très heureux de voir des jeunes de ces communes dans les équipes de N2 ou de N1, cela veut dire que le projet fonctionne », explique Vincent Guyomard.
Autre spécificité du club rennais, il emploie plusieurs joueuses, mais à mi-temps. Si la plupart des clubs de D2F font le choix d’avoir des joueuses professionnelles à temps plein, les dirigeants du SGRM préfèrent en effet avoir plus de joueuses professionnelles mais avec des contrats à temps partiel (8 joueuses concernées) : « Cela peut surprendre, mais nous pensons que c’est plus sécurisant pour les joueuses qui peuvent poursuivre des études ou avoir un emploi à côté du handball. Nous travaillons avec Collectifs Sport et avons développé différentes approches pour aider les sportives dans l’anticipation de leur reconversion tout au long de leur carrière. Nous sommes véritablement acteurs de cet accompagnement et cela fait partie de l’ADN du club. Quelle que soit sa situation et son stade d’avancement dans sa carrière, une joueuse peut avancer dans la définition de son projet, l’acquisition de compétences et la préparation de son entrée dans le monde de l’entreprise », précise Murielle Guyomard, dirigeante du club et pilote de ce partenariat avec Collectif Sports.
Le projet se construit donc dans le temps, avec des joueuses très jeunes du bassin rennais (20,3 ans de moyenne d’âge pour l’équipe première). Le staff « performance » s’est également étoffé au cours des dernières saisons. Olivier Mantès s’est entouré de Pierre Dubois pour la préparation physique, et de Valentin Boulaire pour le Centre de Formation (Nationale 2) et la Vidéo. Il fait aussi appel à un kinésithérapeute et à un préparateur mental.
Côté formation, Erwan Perrin et Pierre Rainis partagent leur temps de travail au RMH et dans les clubs partenaires. Si on ajoute un temps professionnel pour la comptabilité, un autre pour la communication et un commercial junior… vous avez une structure conséquente, armée pour la D2F ! Le budget avoisinera les 600 000 euros la saison prochaine dont plus de la moitié pour le centre de formation et l’équipe première.
L’objectif du club est désormais de consolider cette structuration et de pérenniser ce niveau de jeu. « Il est important de réaliser deux, trois bonnes saisons en deuxième division. Nous ne voulons pas brûler les étapes. L’objectif est vraiment de créer les meilleures conditions pour stabiliser le club à ce niveau. Si nous y parvenons, peut-être pourrons nous, à terme, demander le statut VAP (Voie d’accession au professionnalisme) » précise Vincent Guyomard.
Place désormais à la trève estivale et rendez-vous la saison prochaine salle de la Ricoquais ! Plus de trente bénévoles auront le plaisir de vous accueillir et vous assisterez à un spectacle sportif de haut niveau dans une ambiance de folie !